Filmer les espaces

Atelier vidéo A2 - semestre 1- année 2015/2016
Méthode
Travail d'atelier collectif : à partir de l'étude du processus du travail d'artistes contemporains dans le domaine de l'image en mouvement ainsi que d'un choix d’œuvres historiques du cinéma expérimental, l'étudiant élabore un projet individuel de "film". Les séances "ressources" (projections, analyses, discussions) alternent avec des séances où l'étudiant présente l'avancée de ses recherches ainsi que ses références étudiées. Rendez-vous individuels à prendre par email, pour la construction du projet de l'étudiant.
Objectifs
Réalisation d'une projet "film" jusqu'à la conception du dispositif de sa diffusion.
Contenu
La thématique "filmer les espaces" est le fil conducteur de cet atelier. A partir de situations réelles de votre choix, de lieux que vous rencontrez, découvrez explorez à l'aide d'une caméra, vous tenterez d'en traduire toute la dimension sociale, temporelle, architecturale, urbaine. 
A travers des exemples du cinéma expérimental et de créations de films d'artistes contemporains nous verrons comment les espaces à l'image peuvent se construire ou se déconstruire pour devenir une image de notre monde. L'espace peut tour à tour être un espace de vie, un espace symbolique, un décor de théâtre...
Le plan fixe est à privilégier. Proche de la photographie en mouvement, il est le moyen le plus simple et le plus subtil pour saisir la temporalité d'un lieu.

David Claerbout

Filmer les ombres, un moyen de filmer l'espace
The Shadow piece 2005
À l’origine de cette vidéo en noir et blanc d’une trentaine de minutes, il y a une photo d’archive anonyme trouvée par Claerbout et prise depuis un escalier à l’intérieur d’un immeuble, exemple possible de cette architecture de verre célébrée par Paul Scheerbart (écrivain de science-fiction 1914). Elle montre l’entrée du bâtiment fermée par une série de portes en verre. Dans la vidéo, plusieurs personnes défilent derrière cette barrière transparente pour tenter de l’ouvrir, mais elles n’y parviennent pas. La source de lumière située dans leurs dos projette à l’intérieur de la structure construite leur ombre, seule forme et finalement seule matière – ténébreuse – capable de pénétrer cette manière de boite transparente. Ces taches de grisaille donnent aux personnages qui se succèdent toute leur présence, ils en sont comme la signature fluide et impalpable, mais suffisamment réelle aussi, suffisamment matérielle, pour briser les frontières de l’espace. Si la partie supérieure de la projection accueille le mouvement ininterrompu des figures qui semblent directement sortir d’un film américain des années 1950, la partie inférieure est statique, strictement photographique. On peut regarder cette oeuvre à tout moment, l’observer et la quitter pour revenir ensuite, quand on le souhaite, la fixer du regard : cela n’a aucune importance, car cette vidéo, comme nombre de travaux de Claerbout, n’a ni début ni fin, elle est une pure expérience visuelle et temporelle qui expose une scène et non pas une histoire, un récit

Maya Daren, réalisatrice américaine d'origine ukrainienne, 1917-1961
"Meshes of the Afternoon" (mailles de l'après-midi)
https://www.youtube.com/watch?v=YSY0TA-ttMA


Le miroir, un espace fantastique
Nous étudierons un artiste canadien Mark Lewis né à Hamilton au Canada, et qui vit aujourd’hui à Londres. Après avoir pratiqué la photographie, puis réalisé des interventions dans l’espace public, il découvre les possibilités de l’image en mouvement en 1994 : à l’occasion d’un projet sur l’iconoclasme dans l’ex-Union soviétique, il réalise Disgraced Monuments avec la théoricienne du cinéma Laura Mulvey. Lewis s’intéresse en particulier aux films des frères Lumière, lesquels cherchaient à décrire une action – comme un train entrant en gare ou une barque sortant d’un port – en exploitant au mieux la durée d’une bobine, quelques secondes à l’époque. L’exemple de cette utilisation efficace de la durée du film au service d’une intrigue prélevée dans le quotidien a conduit Mark Lewis à prendre pour matière première des moments ou des états de la réalité environnante, déjà chargés d’une cohésion temporelle spécifique. Loin de tout effet spectaculaire, il travaille des sortes de séquences qui se prêtent à une perception cinématographique
http://www.crane.tv/mark-lewis

Les récits autour des lieux désaffectés en référence à la musique
Anri Sala, Le Clash 2010
Should I Stay or Should I Go ? C’est autour de cette chanson punk qu’Anri Sala construit l’oeuvre Le Clash, du nom du groupe britannique auteur de ce morceau culte sorti en 1981. Le film se déroule aux abords d’un bâtiment à l’architecture moderniste, une salle de concert désaffectée en périphérie bordelaise où le groupe légendaire s’était produit.
D’un orgue de barbarie et d’une boîte à musique s’échappe en stéréo l’air du tube, version berceuse et ritournelle. Cette musique donne à entendre la tension (« le clash ») entre un lieu devenu fantôme où résonnent les échos d’une attitude, la révolte punk et une esthétique à visée sociale, voire utopique, le mouvement moderne. La question de l’écho est ici abordée dans ses deux dimensions : à la fois celle du temps, puisqu’on y rejoue la même musique des décennies après, et celle de l’espace, en réactivant par le son les murs de ce lieu autrefois vivant.

https://www.youtube.com/watch?v=IjCKzEyFABY
 
Les grands espaces

Invisible film 2005
Installation vidéo
Projection vidéo couleur sonore en boucle et diffusion sur moniteur des sous-titre du film "Punishment Park" en version originale
Durée : 90’
2/6
n° inv. : 2006.006
Invisible film (2005) de Melik Ohanian est le film sonore et sous-titré d’une projection : la projection 35 mm d’une copie originale du film Punishment Park de Peter Watkins sur le lieu où le film a été tourné en 1971. Melik Ohanian a réalisé la projection en temps réel à la nuit tombante et sans écran, dans le désert de El Mirage en Californie. Interrogeant la question du genre documentaire et de la fiction, Punishment Park est un film politique qui a été censuré pendant 25 ans aux Etats Unis. Par la réappropriation qu’en fait Melik Ohanian, le film redevient invisible puisque il a pour écran le paysage (évocateur d’un des deux grands genres du cinéma américain : le western et le road-movie) et montre le dispositif cinématographique lui-même. C’est le son (les dialogues des protagonistes) qui le rend appréhendable, compréhensible, dans son propos initial et engagé.
Punishment Park, 1971 de Peter Watkins
La guerre du Viêt Nam s'enlise. Face à la contestation accrue du mouvement pacifiste, le président Richard Nixon décrète l'état d'urgence. Militants des droits civiques, féministes, objecteurs de conscience, communistes, anarchistes sont arrêtés et conduits devant un tribunal exceptionnel populaire. Au terme d'une procédure accusatoire sommaire, ils sont condamnés à de lourdes peines pour atteinte à la sûreté de l'État. Cependant, ils ont le choix d'échanger leur peine contre un séjour à Punishment Park, un parc d'entraînement pour les policiers anti-émeutes et les militaires américains. Là, ils devront traverser le désert en trois jours, sans eau ni nourriture, sur 85 km pour atteindre un drapeau américain, poursuivis par un escadron de policiers armés jusqu'aux dents.
Une équipe européenne de documentaristes suit deux groupes de militants, l'un, durant le procès, l'autre, purgeant sa peine à Punishment Park.
Né en 1974 à Tirana, en Albanie, Anri Sala crée des oeuvres mêlant image, son et architecture. Après l’Académie des Beaux-Arts de sa ville natale, Anri quittera son pays pour la France et viendra étudier la vidéo aux Arts Décoratifs (1996-1998) puis complètera sa formation au Studio national des arts contemporain, Le Fresnoy.
Anri Sala représentera la France à la 55e biennale d’art de Venise.
Son travail a été présenté dans le cadre d’expositions monographiques, notamment à la Serpentine Gallery (Londres) en 2011, au Musée d’art contemporain de Montréal la même année, au Museum of Contemporary Art North Miami en 2008, à l’Arc à Paris en 2004, ainsi que dans de nombreuses expositions collectives, parmi lesquelles trois biennales de Venise (2003, 2001, 1999) où il a obtenu le Prix du jeune artiste à l’édition de 2001. Il est représenté par la Galerie Chantal Crousel à Paris, la Marian Goodman Gallery à New York, Hauser & Wirth à Londres et Zurich, kurimanzutto à Mexico et la Galerie Johnen à Berlin.
Né en 1974 à Tirana, en Albanie, Anri Sala crée des oeuvres mêlant image, son et architecture. Après l’Académie des Beaux-Arts de sa ville natale, Anri quittera son pays pour la France et viendra étudier la vidéo aux Arts Décoratifs (1996-1998) puis complètera sa formation au Studio national des arts contemporain, Le Fresnoy.
Anri Sala représentera la France à la 55e biennale d’art de Venise.
Son travail a été présenté dans le cadre d’expositions monographiques, notamment à la Serpentine Gallery (Londres) en 2011, au Musée d’art contemporain de Montréal la même année, au Museum of Contemporary Art North Miami en 2008, à l’Arc à Paris en 2004, ainsi que dans de nombreuses expositions collectives, parmi lesquelles trois biennales de Venise (2003, 2001, 1999) où il a obtenu le Prix du jeune artiste à l’édition de 2001. Il est représenté par la Galerie Chantal Crousel à Paris, la Marian Goodman Gallery à New York, Hauser & Wirth à Londres et Zurich, kurimanzutto à Mexico et la Galerie Johnen à Berlin
Né en 1974 à Tirana, en Albanie, Anri Sala crée des oeuvres mêlant image, son et architecture. Après l’Académie des Beaux-Arts de sa ville natale, Anri quittera son pays pour la France et viendra étudier la vidéo aux Arts Décoratifs (1996-1998) puis complètera sa formation au Studio national des arts contemporain, Le Fresnoy.
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