L2 atelier intensif "Action"
Le happening et la performance
Le happening se distingue de la performance par son caractère spontané et le fait qu'il exige une participation active du public. « Structurellement et philosophiquement, c'est la même chose mais la performance est en réalité un événement artistique et il se produit devant un public contrairement au happening qui lui n'a pas de public, seulement des intervenants » Alan Kaprow
L'introduction de la vidéo dans les arts plastiques dans le années 60/70 amène un autre rapport à l'autre avec le positionnement de la caméra qui sera la place du spectateur derrière l'écran.
On va prendre des exemples dans la période des années 70 avec l'apparition de l'outil vidéo que les artistes se sont appropriés pour créer des performances filmées: Vito Acconci, Pipilotti Rist, Bruce Nauman, Mona Hatoum, Sam Taylor Wood...
Avec la règle des 3 unités : lieu, temps, action, on réalisera un travail vidéo où la place du spectateur aura son importance.
Le corps et la caméra
Ecriture du scénario et création d'une narration avec trame :
Règle des 3 unités : 1 seul lieu, 1 seul temps, 1 seule action
Actions simples : marcher, s'asseoir, tomber, chanter, se rouler dans...
Eprouver avec son corps le volume et la dispersion des objets dans l'espace.
Explorer l'espace d'une pièce.
Expérimenter son équilibre ou sa résistance.
Utiliser le cadre de l'image, utilisation de l'objet caméra ou télé.
L'autre, le spectateur est à la place de la caméra.
L'art vidéo est marqué à ses débuts par l'oeuvre de Nam June Paik et de Wolf Vostell, qui exposent en 1963 à la galerie Parnass de Wuppertal (Allemagne). La vidéo est utilisée comme simple technique d'enregistrement pour les happenings, actions, performances.
Sun in your Head Wolf Wostell 1963
http://www.youtube.com/watch?v=z5krhw54oqs
Nam June Paik
At the Smithsonian American Art Museum
http://www.youtube.com/watch?v=VuaJAgx0x_4
http://www.youtube.com/watch?v=0_M_8z-WE6g&feature=related
Vito Acconci
né le 24 janvier 1940 vit au états unis
Au début de sa carrière dans les années 1960 environ de 1959 à 1969 il écrit des poèmes qui sont publiés, puis qui ont donnés lieu à des lectures. Ces lectures lui ont donné envie de faire des performances dans la galerie et puis à l'extérieur. D'abord en relation avec la photographie comme témoin de la performance; La photographie décrit le processus de l'action et est aussi la documentation.
Drifts (Dérives) 1970
Puis il travaille avec des films super 8 puis avec l'apparition de la vidéo en 1970 avec une caméra vidéo en Noir et Blanc.
Theme Song 1973
http://www.ubu.com/film/acconci_theme.html
Scénario (à lire)
On retrouve dans Theme Song les problématiques communes à plusieurs autres bandes vidéo (Undertone, Remote Control, Turn On), une volonté d’établir un champ de pouvoir, une tension entre un (une) autre et lui, entre le spectateur et lui.
Undertone 1972
http://www.ubu.com/film/acconci_undertone.html
Le dispositif de cette bande est simple et fort : au premier plan, une table, dont un côté affleure le bas de l’écran. Au fond, une chaise vide adossée au mur. L’impression est celle d’un lieu clos et resserré, assimilable à l’intérieur même du moniteur. Vito Acconci pénètre dans cet espace et s’assied sur la chaise face à la caméra / spectateur, les bras sous la table, qu’il regarde. Il entame un monologue insistant et ambivalent, comme s’il cherchait à se convaincre tour à tour, soit qu’il y a une femme sous la table qui lui frotte les cuisses, soit qu’il se les frotte lui-même : "I want to believe there's no one here under the table […].I want to believe there's a girl here."1 Puis, redressant la tête, sortant ses mains de sous la table et se les frottant l’une l’autre, il s’adresse directement au spectateur : "I need you to keep your place there at the head of the table. I need to know I can count on you […]"
Vito Hannibal Acconci Studio disponible à l'école
Bruce Naumann
Né en 1941 Vit et travaille à Altaneda (Etats-Unis)
Texte à lire
http://www.youtube.com/watch?v=JXieUZ_RNG4
Bouncing in the corner 1968 1H
Revolving Upside down 1968 1H
Mona Hatoum
née en 1952 à Beyrouth Liban, vit à Berlin
Don't smile you are on camera 1980
http://www.newmedia-art.org/cgi-bin/show-oeu.asp?ID=150000000034404&lg=FRA
Cette oeuvre fut à l'origine un travail sur 1/2 pouce vidéo d'une durée de quarante minutes. La dégradation de la bande a rendu nécessaire son nettoyage et la sélection des séquences encore lisibles, que sont les onze minutes présentées dans cette bande vidéo.
Il s'agit d'une performance en huis clos pour vidéo, artiste et spectateur. Le public est tourné vers un moniteur qui lui renvoie sa propre image, enregistrée en direct par Mona Hatoum. Comme un démiurge, elle scrute et fouille le corps des spectateurs de sa caméra, qu'elle utilise pour le porter sur l'écran, mais aussi pour donner à voir, par quelque artifice improbable, autre chose qu'une simple représentation : une autre couche de l'être, révélée, plus intime.
Cette deuxième partie renvoie aux performances de Mona Hatoum, et plus particulièrement à Under Siege, créée en 1982, où, nue dans un caisson de verre, elle se débattait contre le froid dans un mouvement permanent, pendant près de sept heures.
http://www.newmedia-art.org/cgi-bin/show-oeu.asp?ID=150000000034407&lg=FRA
Martha Rosler
Née à New York en 1943
"Semiotic of the Kitchen" 1975, 6minutes 09
http://www.ubu.com/film/rosler_semiotics.html
Sémiotique de la Cuisine" (1975) est une vidéo de Martha Rosler. La configuration de cette vidéo est simple: une femme (Rosler) se trouve dans une cuisine génériques derrière une table couverte d'ustensiles de cuisine. Elle met un tablier et identifie verbalement comme tel à la caméra. Rosler présente alors tous les éléments sur sa table à la caméra et montre comment chaque instrument peut être utilisé. La plupart des spectateurs ne se rendent pas compte jusqu'à la fin que sa liste d'objets est en ordre alphabétique, avec un élément représentant chaque lettre de l'alphabet (tablier, bol, chopper, vaisselle, etc), à l'exception des six dernières lettres. Bien que Rosler maintient un ton neutre de la voix et les expressions faciales minime, son langage corporel est très choquante car elle témoigne de manière improductive et violent à manier les instruments. Son traitement des objets est contre-intuitif, comme si chacun doit être utilisé à des fins destructrices par opposition à l'acte productif de la cuisine.
Adrian Piper
née en 1948
Adrian Piper se définit moins comme une artiste que comme une activiste culturelle; ses oeuvres, depuis plus de vingt ans, questionnent les questions de race et de genre; étant une femme noire dans une culture dominée par les hommes blancs, Piper s’approprie les stratégies des médias, en produisant des pièces très proches de l’art conceptuel. Elle accorde une importance prépondérante à la dimension autobiographique, comme pour rendre plus concrète l’inscription sociale de sa pratique. Ainsi dans «Funk Lesson» (1983), Adrian Piper elle-même apprend à un groupe d’adultes à danser sur une musique noire. Le contenu social provocateur.
Funk Lesson
http://www.youtube.com/watch?v=XndghWPuMDc
Wet Paint
A quoi ça ressemble 1991 Moma à new York
Pipilotti Rist
Née en 1962 Vit et travaille à Zurich (Suisse)
Elle travaille comme artiste et musicienne à Zurich, avec pour domaines de prédilection la vidéo et l’informatique. Elle a été membre du groupe de performance musicale “Les Reines prochaines” (avec e.a. Muda Mathis), et du laboratoire pour l’image et le son “Dig It”. Elle est cofondatrice du collectif VIA (Art audio et vidéo) de Bâle, et du Videoladen de Zurich. Productrice, réalisatrice et souvent protagoniste de ses vidéos, Pipilotti accorde beaucoup d’importance à l’indépendance du processus de production artistique; c’est la raison de son choix pour la vidéo et les techniques numériques contre le film traditionnel.
Cette vidéo est un clip.
Dans le travail de Pipilotti Rist on a une prééminence de la musique pop, référence universellement repérable, une simplicité enfantine dans l’appropriation culturelle (ici une interprétation), un humour burlesque, agité, répétitif, et une mise en avant de l’univers visuel féminin: couleurs acidulées, jolies robes, maquillage.
Pipilotti célèbre le corps, son énergie, sa vitalité, la puissance des sens; en incarnant le personnage de la chanson de Lennon, elle développe une forme de clip qui est aussi un commentaire sur le sexisme de MTV, en tant que canon de la culture d’image porno-pop.
I'm Not The Girl Who Misses Much
Valie Export
http://www.youtube.com/watch?v=B3R2qCEFnUU
Gilbert and Georges
http://www.ubu.com/film/gg_ten.html
Paul McCarthy
Né en 1945 à Salt Lake City
Black and White Tapes
http://www.ubu.com/film/mccarthy_black.html
Painter 1995
http://www.ubu.com/film/mccarthy_painter.html
Bibliographie
Le happening se distingue de la performance par son caractère spontané et le fait qu'il exige une participation active du public. « Structurellement et philosophiquement, c'est la même chose mais la performance est en réalité un événement artistique et il se produit devant un public contrairement au happening qui lui n'a pas de public, seulement des intervenants » Alan Kaprow
L'introduction de la vidéo dans les arts plastiques dans le années 60/70 amène un autre rapport à l'autre avec le positionnement de la caméra qui sera la place du spectateur derrière l'écran.
On va prendre des exemples dans la période des années 70 avec l'apparition de l'outil vidéo que les artistes se sont appropriés pour créer des performances filmées: Vito Acconci, Pipilotti Rist, Bruce Nauman, Mona Hatoum, Sam Taylor Wood...
Avec la règle des 3 unités : lieu, temps, action, on réalisera un travail vidéo où la place du spectateur aura son importance.
Le corps et la caméra
Ecriture du scénario et création d'une narration avec trame :
Règle des 3 unités : 1 seul lieu, 1 seul temps, 1 seule action
Actions simples : marcher, s'asseoir, tomber, chanter, se rouler dans...
Eprouver avec son corps le volume et la dispersion des objets dans l'espace.
Explorer l'espace d'une pièce.
Expérimenter son équilibre ou sa résistance.
Utiliser le cadre de l'image, utilisation de l'objet caméra ou télé.
L'autre, le spectateur est à la place de la caméra.
L'art vidéo est marqué à ses débuts par l'oeuvre de Nam June Paik et de Wolf Vostell, qui exposent en 1963 à la galerie Parnass de Wuppertal (Allemagne). La vidéo est utilisée comme simple technique d'enregistrement pour les happenings, actions, performances.
Sun in your Head Wolf Wostell 1963
http://www.youtube.com/watch?v=z5krhw54oqs
Nam June Paik
At the Smithsonian American Art Museum
http://www.youtube.com/watch?v=VuaJAgx0x_4
http://www.youtube.com/watch?v=0_M_8z-WE6g&feature=related
Vito Acconci
né le 24 janvier 1940 vit au états unis
Au début de sa carrière dans les années 1960 environ de 1959 à 1969 il écrit des poèmes qui sont publiés, puis qui ont donnés lieu à des lectures. Ces lectures lui ont donné envie de faire des performances dans la galerie et puis à l'extérieur. D'abord en relation avec la photographie comme témoin de la performance; La photographie décrit le processus de l'action et est aussi la documentation.
Drifts (Dérives) 1970
Puis il travaille avec des films super 8 puis avec l'apparition de la vidéo en 1970 avec une caméra vidéo en Noir et Blanc.
Theme Song 1973
http://www.ubu.com/film/acconci_theme.html
Scénario (à lire)
On retrouve dans Theme Song les problématiques communes à plusieurs autres bandes vidéo (Undertone, Remote Control, Turn On), une volonté d’établir un champ de pouvoir, une tension entre un (une) autre et lui, entre le spectateur et lui.
Undertone 1972
http://www.ubu.com/film/acconci_undertone.html
Le dispositif de cette bande est simple et fort : au premier plan, une table, dont un côté affleure le bas de l’écran. Au fond, une chaise vide adossée au mur. L’impression est celle d’un lieu clos et resserré, assimilable à l’intérieur même du moniteur. Vito Acconci pénètre dans cet espace et s’assied sur la chaise face à la caméra / spectateur, les bras sous la table, qu’il regarde. Il entame un monologue insistant et ambivalent, comme s’il cherchait à se convaincre tour à tour, soit qu’il y a une femme sous la table qui lui frotte les cuisses, soit qu’il se les frotte lui-même : "I want to believe there's no one here under the table […].I want to believe there's a girl here."1 Puis, redressant la tête, sortant ses mains de sous la table et se les frottant l’une l’autre, il s’adresse directement au spectateur : "I need you to keep your place there at the head of the table. I need to know I can count on you […]"
Vito Hannibal Acconci Studio disponible à l'école
Bruce Naumann
Né en 1941 Vit et travaille à Altaneda (Etats-Unis)
Texte à lire
http://www.youtube.com/watch?v=JXieUZ_RNG4
Bouncing in the corner 1968 1H
Revolving Upside down 1968 1H
Mona Hatoum
née en 1952 à Beyrouth Liban, vit à Berlin
Don't smile you are on camera 1980
http://www.newmedia-art.org/cgi-bin/show-oeu.asp?ID=150000000034404&lg=FRA
Cette oeuvre fut à l'origine un travail sur 1/2 pouce vidéo d'une durée de quarante minutes. La dégradation de la bande a rendu nécessaire son nettoyage et la sélection des séquences encore lisibles, que sont les onze minutes présentées dans cette bande vidéo.
Il s'agit d'une performance en huis clos pour vidéo, artiste et spectateur. Le public est tourné vers un moniteur qui lui renvoie sa propre image, enregistrée en direct par Mona Hatoum. Comme un démiurge, elle scrute et fouille le corps des spectateurs de sa caméra, qu'elle utilise pour le porter sur l'écran, mais aussi pour donner à voir, par quelque artifice improbable, autre chose qu'une simple représentation : une autre couche de l'être, révélée, plus intime.
Cette deuxième partie renvoie aux performances de Mona Hatoum, et plus particulièrement à Under Siege, créée en 1982, où, nue dans un caisson de verre, elle se débattait contre le froid dans un mouvement permanent, pendant près de sept heures.
http://www.newmedia-art.org/cgi-bin/show-oeu.asp?ID=150000000034407&lg=FRA
Martha Rosler
Née à New York en 1943
"Semiotic of the Kitchen" 1975, 6minutes 09
http://www.ubu.com/film/rosler_semiotics.html
Sémiotique de la Cuisine" (1975) est une vidéo de Martha Rosler. La configuration de cette vidéo est simple: une femme (Rosler) se trouve dans une cuisine génériques derrière une table couverte d'ustensiles de cuisine. Elle met un tablier et identifie verbalement comme tel à la caméra. Rosler présente alors tous les éléments sur sa table à la caméra et montre comment chaque instrument peut être utilisé. La plupart des spectateurs ne se rendent pas compte jusqu'à la fin que sa liste d'objets est en ordre alphabétique, avec un élément représentant chaque lettre de l'alphabet (tablier, bol, chopper, vaisselle, etc), à l'exception des six dernières lettres. Bien que Rosler maintient un ton neutre de la voix et les expressions faciales minime, son langage corporel est très choquante car elle témoigne de manière improductive et violent à manier les instruments. Son traitement des objets est contre-intuitif, comme si chacun doit être utilisé à des fins destructrices par opposition à l'acte productif de la cuisine.
Adrian Piper
née en 1948
Adrian Piper se définit moins comme une artiste que comme une activiste culturelle; ses oeuvres, depuis plus de vingt ans, questionnent les questions de race et de genre; étant une femme noire dans une culture dominée par les hommes blancs, Piper s’approprie les stratégies des médias, en produisant des pièces très proches de l’art conceptuel. Elle accorde une importance prépondérante à la dimension autobiographique, comme pour rendre plus concrète l’inscription sociale de sa pratique. Ainsi dans «Funk Lesson» (1983), Adrian Piper elle-même apprend à un groupe d’adultes à danser sur une musique noire. Le contenu social provocateur.
Funk Lesson
http://www.youtube.com/watch?v=XndghWPuMDc
Wet Paint
A quoi ça ressemble 1991 Moma à new York
Pipilotti Rist
Née en 1962 Vit et travaille à Zurich (Suisse)
Elle travaille comme artiste et musicienne à Zurich, avec pour domaines de prédilection la vidéo et l’informatique. Elle a été membre du groupe de performance musicale “Les Reines prochaines” (avec e.a. Muda Mathis), et du laboratoire pour l’image et le son “Dig It”. Elle est cofondatrice du collectif VIA (Art audio et vidéo) de Bâle, et du Videoladen de Zurich. Productrice, réalisatrice et souvent protagoniste de ses vidéos, Pipilotti accorde beaucoup d’importance à l’indépendance du processus de production artistique; c’est la raison de son choix pour la vidéo et les techniques numériques contre le film traditionnel.
Cette vidéo est un clip.
Dans le travail de Pipilotti Rist on a une prééminence de la musique pop, référence universellement repérable, une simplicité enfantine dans l’appropriation culturelle (ici une interprétation), un humour burlesque, agité, répétitif, et une mise en avant de l’univers visuel féminin: couleurs acidulées, jolies robes, maquillage.
Pipilotti célèbre le corps, son énergie, sa vitalité, la puissance des sens; en incarnant le personnage de la chanson de Lennon, elle développe une forme de clip qui est aussi un commentaire sur le sexisme de MTV, en tant que canon de la culture d’image porno-pop.
I'm Not The Girl Who Misses Much
Valie Export
http://www.youtube.com/watch?v=B3R2qCEFnUU
Gilbert and Georges
http://www.ubu.com/film/gg_ten.html
Paul McCarthy
Né en 1945 à Salt Lake City
Black and White Tapes
http://www.ubu.com/film/mccarthy_black.html
Painter 1995
http://www.ubu.com/film/mccarthy_painter.html
Bibliographie
- Le corps -caméra : le performer et son image de Sophie Delpeux 2010
- Video, un art contemporain de Françoise Parfait 2001
- L'art vidéo de Michael Rush 2004
- Beaux-Arts Editions Qu'est-ce que l'art vidéo aujourd'hui ? / dirigé par Stéphanie Moisdon 2008
- Vidéo, la mémoire au poing d'Anne-Marie Duguet 1981
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