première rencontre du mercredi 2 octobre 2013

Vous trouvez ici le programme de la plateforme : 
Plateforme « Travaux publics », année 2013/2014
EESAB- site de Brest
Sylvie Ungauer


Après une année où nous avons travaillé de manière théorique la définition de ce qu'est un espace public aujourd'hui. Nous avions posé des questions à un certain nombre d'intervenants -philosophes, urbanistes, théoriciens de l'art, commissaires d'exposition et y ont répondu lors de conférences: Quel est cet espace ? Est-il partagé? Est celui dans lequel l'artiste peut oeuvrer ? Comment peut -t-on y intervenir ? Pour quel public ou quel usager de l'art ? Cette dernière question de l'adresse de l'oeuvre a été la plus débattue. Nous avons aussi mis en pratique cette expérience avec deux workshops : l'interaction avec les usagers d'un espace urbain dans la ville de Brest et la création d'un espace imaginaire lié à la représentation de la ville avec des interventions furtives dans la rue.

Cette année nous orientons la recherche vers les formes plastiques d'interventions furtives, éphémères, visibles ou invisibles pour les usagers de la ville. Ces inscriptions fourmillent sur les supports urbains : murs, mobilier, affichage, panneaux de manifestations.

Les artistes se réapproprient les mots, les textes et les slogans « de la rue », de la publicité. Il y a aussi la forme de la manifestation déambulatoire, de la prise de parole publique... La question de l'adresse et donc du public, de l'usager se repose ici avec la dimension politique et revendicative.

Nous travaillerons à des oeuvres pouvant convoquer plusieurs champs théoriques. Pour ce faire, cette plateforme sera innervée dans sa dimension politique par le travail de recherche de l'EESAB dans le projet commun « Territoires extrêmes » entrepris par Fabienne Dumont et Sylvie Ungauer : A l'ouest toute, travailleuse de Bretagne et d'ailleurs. Ce programme travaille à partir de zones frontières entre art contemporain et sciences humaines pour interroger les pratiques d'engagements en Bretagne dans leur dimension historique et sociale à partir de documents écrits et visuels et comment l'artiste s'en saisit.

Programme 
Au premier semestre
Atelier du mercredi: 
Il est le moment de rencontre avec les étudiants du groupe travail méthodologique et apport théorique. Chaque étudiant présente l'avancée de sa recherche suivi d'une correction collective.
La ville est saturée de textes, de lettres de mots, d'inscriptions commerciales, informatives... Ces interventions ont des places bien définies. Quelles sont les pratiques de l'affichage sauvage ? Comment un artiste peut intervenir sur les panneaux, les murs de la villes, les espaces en friche ou comme Robin Collyer brouiller les piste en effaçant les informations pour recréer des espaces formels, des espaces de respiration?
Etude de la vidéo de Jordi Colomer Arabian stars 2005  

Conférences 
Céline Ahond Céline Ahond est une artiste qui vit et travaille à Paris. Elle propose de jouer de l’espace dans des lieux artistiques, aussi bien que des lieux publics (restaurant Flunch, parcs publics), entre les images et les mots en imbriquant subtilement le réel et la fiction par le biais de micro éditions et de performances. Elle viendra nous parler de son expérience récente du 1% artistique de performance...pour l’extension du collège Pierre Ronsard à Mer dans le Loir-et-Cher « Comment dessiner une ligne orange ? »

Fabienne Dumont 
Dans le cadre de son séminaire « esthétiques de l'émancipation » et du travail de recherche sur le travail : sur les slogan, les mots des femmes dans les médias : Barbara Kruger, les Guerrilla Girls, c'est une utilisation des mots géniales, Lea Lublin, Suzanne Lacy, un travail sociopolitique dans la ville à Los Angeles, toutes féministes...Les femen : les mots sur le corps.

Au deuxième semestre
Workshop  
Lucas Grandin/Kamiel Verschuren/ 
Suite à de nombreuses interventions dans différentes villes , KV et LG proposent ici une relecture/ réécriture de la ville de Brest à travers un Workshop avec l’école d’Art. Interventions publiques, Perceptions des espaces, Suggérer des parcours, susurrer des idées, crier des slogans, dénoncer….provoquer les réactions des passants par des interventions dans l’espace public pour installer une nouvelle réflexion sociale de la ville.

Rencontrer la ville, la voir, la comprendre, lui répondre. La Ville de Brest détient ce qui se fait aujourd’hui rare dans les cités, des panneaux d’expressions libres. Ces supports de communication, peut-être derniers espaces réellement non contrôlés de la ville, tels des mille-feuilles, accumulent par entassement successif, affiches politiques, programme de night-clubs, publicités pour voyants ou voyeurs, se mêlant aux rectifications scarificatrices des opposants politiques et aux coups de marqueurs des passants investis, bref, des espaces  vivants.

Ce sont  sur ces supports en perpétuelle évolution, que KV&LG proposeront, entre autre,  aux étudiants de se réapproprier la ville de Brest. Dessins , textes, interventions diverses, performances, vidéos, projections conceptuelles …Après 5 jours de Workshop , les étudiants proposeront dans la Galerie de l’école, une expositions des réflexions, réalisations, et projections des potentiels futurs projets de cette intervention. 

Conférence de Emmanuelle Chérel 
Emanuelle Chérel, historienne d'art et enseignante à l'école d'art et membre du laboratoire Langages, Actions Urbaines, Altérités (LAUA) au sein de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes viendra nous faire une conférence sur son travail sur le mémorial de l'abolition de l'esclavage à Nantes. Elle retracera l'historique de la création de ce monument.

Calendrier :
Journée d'étude à Quimper : le 6 novembre 2013 sur la recherche
Conférence : Fabienne Dumont le 19 novembre 2013
Conférence : Céline Ahond le 12 novembre 2013 et journée d'étude le 13 novembre
Workhop : Grandin/Vershuren 29 janvier au 6 février 2014
Expo restitution augmentée : vernissage le 6 février + 15 jours
Conférence : Emmanuelle Chérel  le 18 mars 2014


Bibliographie (+)
René SCHOONBRODT et Pierre ANSAY, Penser la ville. Choix de textes philosophiques, AAM Éditions, Bruxelles, 1989.
Françoise CHOAY, L’urbanisme – utopies et réalités – une anthologie, Éditions du Seuil, Paris, 1965.
Baqué Dominique, Identifications d’une ville, éditions du Regard, 2006.

Céline Ahond
Céline Ahond développe une démarche dans laquelle image et langage restent intimement liées. A l’occasion de marches et de déambulations, elle réalise les photographies dont le montage écrit le fil directeur de ces prises de parole. Le médium de la performance lui permet ainsi une écriture visuelle.Ces interventions au FRAC-Lorraine en 2010 et à la BOX de l’école des Beaux-Arts de Bourges en 2011 sont traduites en Langue des Signes Française ou interprétées en Langue gestuelle par l'acteur Levent Beskardes. Pour Céline Ahond les contextes sont toujours déterminants et les projets trouvent leur nécessité dans la rencontre. «Une œuvre d’art existe parce qu’elle traverse les lieux qui l’accueillent. Cette traversée la nourrit et la charge d’une histoire à raconter.» Elle trouve ainsi ces territoires de créations à Clermont-Ferrand en 2008 avec Vidéofromes, à Saint-Ouen en 2009 avec Mains d’Oeuvre, en 2010 avec la Ferme du Buisson à Noisiel en 2011 avec Le Quartier centre d’art contemporain de Quimper, récemment avec tout le territoire de la Communauté de Communes du Pays Mélusin où elle réalise le film court Dessiner une ligne orange, et bientôt avec APDV, Cadre de vie: Keine Goldene Legende porte de Vincennes à Paris.
Plus d'infos sur : http://celineahond.com/


Fabienne Dumont, historienne d'art, enseignante à EESAB-site de Quimper
Elle a écrit une thèse portant sur Art, femmes et féminismes dans les années 1970 en France, achevée en septembre 2003 et soutenue en mars 2004, sujet sur lequel elle a publié quelques articles et intervient dans des colloques et séminaires. Elle s’intéresse depuis le début de sa formation aux questions de l’art et du féminisme, des théories féministes en art, aux parcours et aux oeuvres des artistes femmes au XXème siècle, mais aussi aux questions de genre en art, domaines qui n’étaient pas enseignés en France et le sont encore peu aujourd’hui. Elle travaille actuellement sur sa thèse en vue d’une publication et mène des recherches pour des projets concernant d’autres artistes. Reçue à la session 2005 du concours du Conseil National Universitaire en vue d’un poste d’enseignement en histoire de l’art à l’Université, elle envisage d’effectuer un post-doctorat outre-Atlantique pour enrichir sa formation.

Emmanuelle Chérel
Enseignante à l’Ecole Régionale de Beaux-Arts de Nantes. Vacataire à l’ensa Nantes. Docteur en Histoire de l’Art.
Docteure en Histoire de l’art, membre du laboratoire de recherche Langages, actions urbaines et altérités de l’Ecole Nationale d’Architecture de Nantes, Emmanuelle Chérel travaille plus particulièrement sur des problématiques issues des relations entre l’art contemporain et l’espace urbain (urbs et polis). Après des études en géographie, en sociologie/anthropologie et en histoire de l’art, elle privilégie des approches (et outils théoriques) interdisciplinaires (notamment anthropologie et cultural studies) qui permettent de restituer une proposition artistique dans son contexte d’apparition (social, culturel et politique) pour observer son caractère d’acte accompli dans le contexte d’une réalité historique.
Son doctorat consacré au « Porte-parole » de Krzysztof Wodiczko interrogeait cette idée d’un art critique. Actuellement ses recherches et son enseignement portent sur les configurations hétérogènes de la mondialisation et leurs impacts sur l’art et son histoire.
Elle enseigne l’Histoire et les théories de l’art à L’Ecole Régionale des Beaux-arts de Nantes depuis 2004 et participe à la réflexion et à la mise en place de la recherche en école d’art.
Elle s’intéresse aussi à l’histoire de la performance et à la danse contemporaine.


Lucas Grandin, artiste
Lucas Grandin est né en 1976 au Mans, en France.Il vit et travaille en Sarthe. Il a étudié à l'école supérieure des Beaux-Arts du Mans ou il obtiendra en 2001 son diplôme supérieur d'expressions plastiques.
Dixit L.G. :"Son !, qu'il soit bruit, musique, idée ou matière... Il est autant une énergie naturelle, qu'un message ou qu'une revendication sociale. Le son comme force ou la musique comme identité ? Ici est ma matière première.La réalisation en elle-même prend des formes différentes : installations sonores, vidéos, performances sonores, machines détournées, mais prend souvent ses bases sur la récupération, qu'elle soit matérielle ou idéologique(copyleft, lowtech). La création intervient ensuite au niveau de l'assemblage des propos et des matières autour de l'objet en question. La création peut-être autant personnelle que collective (Boubagolgoth(2003) et Brouh ha aaah(2002)).A contre-courant d'une idée d'art fragile, précieux et mercantile, mes projets s'inscrivent plus dans une démarche ludique de rencontre d'idées."
Son travail est montré dans différentes expositions personnelles en France , comme Intérieur Ménager au grand Cordel à Rennes 2002 ou Appétit sonore à L'ESBA du Mans en 2006, et au Canada, à Moncton en 2004, et à Montréal en 2005.
Dernièrement, ses vidéos, ont été sélectionnées sur le Festival International du Cinema Francophone en Acadie en 2007, au Canada, et à la biennale de vidéo-performance de la Ville de Mexico, eject#2 en 2008. Sa dernière vidéo One minute training performance to have a city fresh bea(s)ten face, sélectionnée par le collectif R_, a été projetée dans l'espace urbain de Nantes, en juillet 2009, sur plus de 300 écrans de l'equipement vidéo de la ville.
La relation de son travail au bricolage et à la récupération l'a évidemment emmené à travailler sur l'espace urbain d'une ville du sud comme Douala.
Première rencontre en 2005 où il montre douala feed back, une vidéo qui résulte de l'atelier effectué avec des artistes locaux. En 2007, il présente au SUD2007 sa performance le Zébu de Douala. Pour la seconde édition de la triennale, SUD2010, il a proposé le jardin sonore de Bonamouti. revenu en mai 2011 pour les rencontres Ars&Urbis, il réfléchit avec à un nouveau projet pour la 3ème édition du SUD, en 2013.
Publications :
  • catch the mango, 2007
  • Catalogue été 72, conseil general de Sarthe, 2005
  • Revue Art, recherche et création 303, n°76, Article écrit par Claire Guezangar et Pierre Giquel, 2003
  • Catalogue biennale de design de Saint-Étienne, 2002
  • Catalogue web du collectif R_ : www.collectifr.fr

Kamiel Verschuren, artiste
stichtingbad.nl/bad-artists/kamiel-verschuren
Kamiel Verschuren (1968) est un artiste interdisciplinaire conceptuel, travaillant dans un large pratiques internationales avec un intérêt particulier pour le domaine public et la position des artistes dans la société à partir de positions différentes; comme tireur, (spatiale) designer, concepteur de l'espace public, l'organisateur, initiateur, activiste social, observateur, conseiller urbain, paysagistes, producteur et publiciste, co-fondateur et membre de l'artiste initiative de la fondation B.a.d (1989), Studio Pompstraat, Studio NL 01.08.04 (2004-2010), la fondation Stedelinks010 ( 2011), co-fondateur et membre de l'organisation du ICU art project fondation internationale des projets (2007-2009 fondation iStrike), membre du conseil consultatif de la TENT./Centre for Visual Arts de Rotterdam (2004), co-fondateur et président de l'organisation d'auto-gestion et l'organisation du projet culturel fondation du NAC - New Studios Charlois (2004) et membre du conseil de Freehouse (2011-2012). Depuis 2013, il enseigne à l'Académie Willem de Kooning des Beaux-Arts de Rotterdam.
Il travaille individuellement et au sein de divers partenariats avec d'autres artistes et des organismes. Dans l'étranger, il est actif dans plusieurs collaborations à long terme avec FSKE-Studio Galeria, S-Air (Sapporo Artistes en résidence), artiste initiative La Source du Lion et à l'organisation culturelle doual'art, à Budapest en Hongrie (2002-2005), Sapporo Japon (depuis 2004), Casablanca Maroc (depuis 2003-2006) et à Douala au Cameroun (depuis 2007).
Depuis 1998, il est étroitement impliqué dans le développement urbain de Rotterdam du Sud et en particulier avec le district de Charlois. À partir de 2000, il a été initialisé et a réalisé plus de 60 projets d'art public, tels que les 4 premières éditions des Charlois Atelierroute Ouverts (2001-2004), l'art international manifestation Quelque Chose sur Charlois/...iets over Charlois (2001-2003) et se Déplaçant dans des Zones Franches (2007), l'exposition aperçu SurSUD n°1 et n°2 (2010) et plusieurs organismes publics commissions De Schaduw van het Beeld (Wolphaertshof, 1996), MaastunnelMonument NL (Maastunnelplein, 2003), le projet SWAFB003 - jardin intérieur fondation B.a.d et hang-out (Talingstraat 5, 2001-2003), Expédition Scoutisme lors de la Reconstruction de Zuiderpark (Zuiderpark 2005) et De Schouwplaats (2012).

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